Un guide de voyage inspiré de la vie. Inabé, voyager dans la vie. Un guide de voyage inspiré de la vie. Inabé, voyager dans la vie.

Mon fabuleux weekend à Inabé. ~Première partie~

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10.15.2024

Bonjour à tous!
Je m’appelle Brice Antoine et je suis professeur de français à Nagoya, au coeur du Japon.

Un beau jour, après le travail, je suis passé devant un marché aux légumes à la gare de Nagoya. C’était un marché bio, ce qui m’intrigua car c’est assez rare au Japon.

Je parcourais des yeux les étals quand un stand en particulier attira mon attention. Une pancarte indiquait que le maraîcher venait de la ville de Inabé, dans la préfecture de Mié. J’étais fou de joie car Inabé est une ville voisine de là où j’habite. J’allais dorénavant pouvoir m’y rendre directement et ainsi m’approvisionner régulièrement en légumes bios.
C’était intéressant non seulement pour la santé de ma famille et le respect de l’environnement de la préfecture où j’habite, mais également pour la variété et la rareté des légumes qu’il proposait. Il y avait devant mes yeux des légumes que je ne connaissais pas ou bien que je n’avais jamais vus au supermarché de mon village comme les betteraves rouges, les choux de Bruxelles, le chou kale, les panais ou la courge butternut.
Le Monsieur s’appelait Yuki Mori (prononcez Youki Moli).
J’engageai la conversation avec lui et nous sympathisâmes tout de suite. Il m’expliqua que pour choisir la variété de carottes qu’il allait commercialiser, il avait d’abord planté et goûté des dizaines de carottes différentes. L’heureuse élue était vraiment goûteuse, presque sucrée, pas comme les très belles carottes toutes droites et insipides du commerce.
Il m’invita à venir visiter son exploitation à Inabé.

Le weekend suivant je me rendis donc chez ce sympathique maraîcher et fis emplettes de nombreux légumes. Il me fit découvrir les fleurs de colza comestibles et les radis blancs ronds comme des navets au cœur rose fuchsia, pour des salades arc-en-ciel. J’achetai également des oignons nouveaux, de l’ail et diverses herbes aromatiques.

Il me parla d’un ami à lui surnommé Hayaboussa ( le faucon) qui habitait également à Inabé et qu’il fallait absolument que je rencontre.
Le monsieur en question était un sacré personnage. Il était chasseur, boucher, professeur de classe verte et tenait également un café avec son épouse.
C’était à seulement 15 minutes en voiture, je m’y rendis donc dans la foulée.
L’endroit était en bordure du village, au pied des montagnes et de la forêt.
La petite route déboucha sur une grande clairière plantée de cerisiers et de pruniers. On est accueilli par des chèvres, des poules et Kaya le canard.

Le café n’était malheureusement pas ouvert ce jour-là alors c’était partie remise, mais Hayaboussa m’accueillit amicalement et me fit visiter sa boucherie.
Je ne m’attendais pas à un tel lieu.

Nous dûmes d’abord emprunter un petit sentier qui grimpait dans la forêt derrière le café et on se retrouva devant une grande cabane en bois montée sur pilotis.

J’en gravis les escaliers qui débouchèrent sur une salle de découpe offerte aux yeux des visiteurs, bordée de congélateurs où était stockée la viande de gibier emballée et prête à la vente. Étant chasseur, il ne vendait que la viande qu’il attrapait, le plus souvent par des pièges. Il y avait principalement du sanglier et du chevreuil.
Le plus surprenant était qu’au beau milieu de la boucherie, pendue à des crochets, se trouvait une carcasse de sanglier qu’il était en train de découper quand je suis arrivé.
Hayaboussa est assez actif sur les réseaux sociaux pour faire la promotion de ses activités, mais également pour expliquer son métier et défendre les valeurs de la chasse.
Il me dit qu’après chaque post il recevait plusieurs commentaires de personnes vegan ou anti-chasse, et qu’il avait à coeur de répondre à tout le monde en étant le plus pédagogue possible.

Étant assez amateur de viande de gibier moi-même, j’étais ravi de pouvoir m’en procurer aussi facilement. C’était beaucoup moins évident d’en trouver là où habitent mes parents en France.

En repensant aux herbes, à l’ail et aux oignons que j’avais déjà dans mon cabas, j’eus l’idée de lui acheter une pièce de chevreuil pour réaliser une terrine une fois rentré chez moi le soir.
Je lui fis part de mon idée et il me conseilla de prendre une noix de chevreuil. Il me dit aussi qu’en tant que Français j’allais sûrement vouloir accompagner ma terrine de bon pain et d’une bonne bouteille de vin, et que j’avais de la chance car à Inabé il y avait une boulangerie allemande qui s’appelait Freibäcker, dont la boulangère, Saya, était une amie à lui.
Freibäcker était à un petit quart d’heure de sa boucherie, et cerise sur le gâteau, Saya était friande de vin nature et de cidre français. Elle en faisait commerce dans sa boulangerie.
En route pour Freibäcker.

De l’extérieur, la boulangerie me fit penser à Gütiokipänjä, la boulangerie du film d’animation Kiki la petite sorcière du Studio Ghibli.

C’était une bâtisse en bois à colombages avec son enseigne peinte sur le mur en lettres gothiques.
Elle était entourée d’une grande terrasse en bois avec vue sur les champs et la montagne en face. L’endroit rêvé pour déguster un bretzel sorti du four avec un café chaud aux premières matinées d’hiver.

Dans l’entrée de la boulangerie étaient mis en vente des légumes bios et des oeufs frais ainsi qu’une petite sélection de vins natures. J’apercevais en contrebas un poulailler et un maraîcher qui portait des cagettes de légumes.

Je choisis une belle boule de pain blanc ainsi qu’un pain plus compact de blé noir aux céréales.
Je demandai à Saya si elle cultivait elle-même les légumes qu’elle vendait dans sa boutique, et elle me répondit avec une belle histoire.
En fait, le monsieur qui s’affairait dehors, Fū-kun (prononcez Fou-koun), était son mari. Il était, entre autres occupations, agriculteur.

C’est pour que sa femme boulangère puisse pétrir son pain allemand avec de la farine bio et locale qu’il se lança dans la culture du seigle.

Il rencontra Yuki Mori qui était déjà installé comme agriculteur bio à Inabé depuis longtemps et qui avait de l’expérience dans les céréales. Ils devinrent amis et s’entraident encore aujourd’hui.

À présent il produisait même des œufs bios. J’en achetai aussitôt une douzaine.

Saya me conseilla une bouteille de vin nature orange d’Autriche pour accompagner ma terrine.

Le soir j’en préparai les ingrédients.
Je caramélisai un oignon nouveau de Yuki, hachai un peu d’ail de Yuki, émiettai un peu de pain de Saya dans du lait, et hacha grossièrement au couteau la viande de chevreuil de Hayaboussa.
Je m’étais également procuré de la viande de porc hachée de la boucherie Sakura Pork (prononcez Sakula) de Inabé. Je parfumai la préparation avec les herbes aromatiques de Yuki, liai le tout avec un œuf de Fū-kun, et la terrine partit au four à feu moyen pour 90 minutes.

〜後編へつづく〜

Article by:
Brice ANTOINE.
Au Japon depuis 2002.
Professeur de français, menuisier, cuisinier, bûcheron, journaliste, prêtre, jardinier, écrivain, marié et père de deux filles.
courriel : provendiers@yahoo.fr
instagram : brice_de_tado
Photographies:

いなべ市地域おこし協力隊 八木萌子

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住所:〒511-0436 三重県いなべ市北勢町新町1333

■鈴原山肉店
鈴鹿山脈の山の麓で、単独で狩猟した鹿や猪などの山肉(=ジビエ)を、自ら解体して販売する処理施設&精肉販売のお店。
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ゆうき農園

三重県の北の端、鈴鹿山脈の麓・いなべ市藤原町。
豊かな黒ぼく土、野草を自然発酵させた堆肥と、米ぬかのみ。
植物性100%の恵みで、秋冬の根菜を中心に旬の野菜を育てています。

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